voyage-2016-2019
Eté 2016, après avoir passé 6 mois à la jungle de Calais, je sens que je dois reprendre la route et continuer de partager les contes de façon nomade.
J’ai décidé de commencer par retrouver quelques amis migrants en Angleterre, puis de réaliser leur parcours en sens inverse depuis l’endroit ou ils sont arrivé jusqu’à la Turquie. Muni d’un passeport français, ce parcours sera bien différent, mais je veux le faire symboliquement tout en partageant les contes et leur histoire… Ensuite, j’ai l’intuition que je repartirais sur les trace de mes voyages précédents pour des retrouvailles…
français
green : english
6 of August 2016 : Start
I am stating a new trip in England to hitch-hikke to Greece. Touch by the moments shared in Calais with the migrants, I have decieded to remeet some of them in England. Knowing the luck of being born in Europe, I will do the journey contrary. I have no time limit and my aim is to share stories, tales, songs, dances, reflexions with the people I will meet. I travel without tent and phone to celebrate the present time and meet the other every night in their house.
6 août 2016 : départ pour l’Angleterre
Je suis parti avec l’idée de rallier l’angleterre à la Grèce à pied et en auto-stop. Touché par les moments partagés avec les migrants à Calais, j’ai décidé d’aller en revoir quelques-uns en Angleterre et, conscient d’avoir la chance de pouvoir traverser les frontières avec ce passeport francais, je vais faire le voyage inverse pour rejoindre les camps de réfugiés en Grèce. Je ne me donne pas de limite de temps pour ce voyage, mon objectif est de partager contes, chants, danses, discussions avec les gens que je croiserai sur mon chemin. Je voyage sans tente et sans téléphone pour célébrer les rencontres du moment présent et avoir à aller à la rencontre des autres chaque soir…
J’ai retrouvé Emad le Syrien à Stockton près de Newcastle, Abdul le soudanais à Manchester, Ammar le frère d’Emad à Cardiff, Mohammed le bédouin à Glasgow, et d’autres amis.
Les histoires de chacun sont très touchantes et très dures. Tous aimeraient revoir leurs familles restées au pays, leurs amis mais pour des raisons de sécurité, ils devaient partir… Ils savent désormais qu’ils doivent reconstruire une vie dans ce nouveau pays. Je réalise la difficulté de se reconstruire après avoir tout perdu ( matériellement mais aussi culturellement (langue, lien familiaux, amicaux, culture, pays… ))
Quelques échanges culturels :
j’ai appris une chanson en arabe auprès d’une femme voilée dans une la bibliothèque municipale de Newcastle. Elle était originaire d’Arabie Saoudite et était très contente de m’apprendre une berceuse dans sa langue maternelle.
J’ai ensuite appris une chanson albanaise auprès d’une réfugiée de ce pays, cette chanson parle de l’attachement des albanais pour leur pays :
Emad m’a partagé des textes qu’il a écrits :
Emad in Stockton shared some reflexions with me:
10/07/2015
…Fate and destiny….
Sometimes in your life things happen, you can’t expect or imagine that will do. I had everything in my life in Syria, more than any single young man can dream to have.
Suddenly, I lost everything… this is the first time in my life I am far away from my family, I lost my home, many of my friends have died, I lost my love, my university, my car, my livelihoods, my home town and my home country. My parents said it is ok, we are not sad; the most important thing for us is you and your brothers, you are far away from us, but at least we know you are safe.
Last few years I had been in a very bad situation, many things had happened
made me feel like it is the end of my life.
I had suffered too much, that was enough to make me decide to make a decision: kill my self or get up from under the rubble and debris.
10/07/2015
… Destin ou destinée… Quelque fois, des choses arrivent dans votre vie que vous ne pouvez pas imaginer… J’avais tout ce dont j’avais besoin en Syrie, plus que ce dont un jeune homme aurait pu rever d’avoir…
Soudain, j’ai tout perdu… C’est la première fois de ma vie que je suis séparé de ma famille, j’ai perdu ma maison, beaucoup de mes amis sont morts, j’ai perdu celle que j’aimais, mes diplomes universitaires, ma voiture, mes moyens de subsistance, ma ville natale et mon pays natal. Mes parents sont restés la bas, ils disent que ca va, qu’ils ne sont pas tristes; que le plus important est que lui et ses frères, qui sont loin d’eux soient en sécurité. Durant ces dernières années, il s’est passé de nombreuses choses qui m’ont fait penser que ma vie touchait à sa fin. J’ai trop souffert et cela m’a fait prendre cette ultime décision entre me donner la mort ou me relever et sortir des gravats et des décombres…
04/06/2015
I started my journey into the unknown future. Dangerous inflatable boat, 36 days of walking on foot through Europe chased by police, 11 countries I had to pass to come into my dream, the safety, my new life.
04/06/2015
J’ai commencé mon voyage dans ce futur inconnu… Un dangereux bateau gonflable, 36 jours à pied à travers l’Europe, poursuivit par la police, 11 pays traversés pour parvenir à réaliser ce reve : la sécurité, une nouvelle vie…
10/07/2015 when I reached Dover ( England), I cried, I kissed the ground and thanked my God, I am here, FINALLY.
I came without any English, without friends, without my family. I had to do everything for myself, without any help. It was really hard.
Because of that, I started to help other asylum seekers and refugees and also English people who need help, whatever was their religion or colour, because now I know what it means to be alone in another country with different language and different culture.
After a few weeks I started to meet people who really gave me the hope, helped me to change my life.
10/07/2015 Quand je suis arrivé à Douvres ( Angleterre), j’ai pleuré, j’ai embrassé le sol, remercié mon Dieu, j’y suis parvenu, finalement…
Je suis arrivé avec un très faible niveau d’anglais, sans ami, sans famille, j’avais tout à reconstruire, sans aide. Cela a été difficile. A cause de cela, j’ai commencé à aider d’autres demandeurs d’Asile et réfugiers ainsi que des anglais qui avaient besoin d’aide, je sais désormais ce que signifie etre seul dans un autre pays avec une differente langue, une differente culture… Après quelques semaines, j’ai commencé à rencontrer des gens qui m’ont réellement redonné espoir et m’on aidé reconstruire ma vie
10/07/2016
My home, Syria…
I will continue to believe, even if everyone loses hope.
I will continue to love, even if others distill hatred.
I will continue to build, even if others destroy.
I will continue to talk about peace even in the midst of a war.
I will continue to illuminate, even in the midst of darkness.
I will continue to sow, even if others trample the harvest.
And I will continue to shout, even if others are silent.
And I will draw smiles on faces in tears.
And I will bring relief, when I see the pain.
And I will offer joyful grounds where there is only sadness.
I invite to walk the one who decided to stop …
And I will stretch out my arms to those who feel exhausted.
My home..Syria
miss you❤
10/07/2016
Chez moi, en Syrie
Je continuerai d’espérer meme si certains ont perdu espoir. Continuer d’aimer meme si d’autres distillent la haine. Continuer de construire meme si d’autres détruisent. Continuer de parler de paix, meme dans le brouillard de la guerre. Continuer d’illuminer meme dans la profonde noirceur. Continuer de semer meme si d’autres pietinent les recoltes. Continuer de crier, meme si d’autres restent silencieux. Et je dessinerai des sourires sur les visages en larmes. J’amenerai du secours quand je verrai la souffrance. J’offrirai des motifs de joie, là où n’existe que souffrance. J’inviterai à se remettre à marcher celui qui s’est arreté sur le chemin… Et je tendrais mes bras vers ceux qui se sentent épuisés…
Chez moi, Syrie, tu me manques❤
24 août 2016 : passage par Calais
J’ai retrouvé les amis calaisiens et aussi les migrants et les bénévoles. Le nombre de personnes vivant à la jungle a doublé depuis le mois de juin… Environ 9000 personnes vivent désormais dans ce lieu et des conditions de vie insâlubre. Un être humain qui fuit la guerre devrait pouvoir garder sa dignité. Je trouve toujours aussi aberrant que la France et l’Angleterre qui continuent de vendre des armes tentent simplement de « gérer » la crise migratoire avec des grillages, des CRS… Et ces armes vendues, serviront-elles à faire la paix? Il suffit de prendre le temps d’écouter l’histoire de l’un d’entre eux pour comprendre la détresse de ceux qui, contre leur gré, par soucis de sécurité, doivent abandonner leurs familles, amis, amour, langue, culture, emploi, et se lancer dans un voyage sans retour… Evidement qu’après ce qu’ils ont vécu, ils sont prêt à risquer leur vie pour atteindre ce lieu de paix… Plus que jamais, je ne fais plus confiance aux médias qui savent si bien manipuler les esprits avec des images et déclarations de politiciens…
Les déclarations racistes que je peux entendre chez certains conducteurs qui me prennent en stop me prouvent que c’est cette peur de ce qui est différent entretenu par les médias qui rend l’humain si vulnérable et le transforme en une proie possible pour les amalgames xénophobles…
Ce sont les initiatives individuelles comme celle de Papito et Mounette qui accueillent Amira chez eux le temps qu’elle puisse voler de ses propres ailes qui me redonne espoir en l’humanité…
Je fais une pause à Metz chez Mohammed, un réfugié soudanais en demande d’asile, il me partage un de ses poèmes
je poursuis la route…
4 septembre 2016 : Accueil Suisse
La première voiture qui m’a pris en stop en Suisse m’a offert un accueil très chalheureux : Barbecue, soirée contes avec les voisins, discussions… Selon mon hôte, tous les propos racistes ne sont que des « vues de l’esprit » tandis que lorsque l’être humain se retrouve confronté seul à seul à une autre être si différent soit-il, il fait de son mieux pour partager ( donner, recevoir, aider, sourire…)
Je fais une pause à Bienne/Biel, ville billingue pour rencontrer un vieil ami, une école et une conteuse…
Voici la présentation des élèves d’une des classes :
Et un chant traditionnel suisse :
Les suisses sont trés surpris quand je témoigne que le stop fonctionne à merveille et que les habitants sont d’un très grand accueil. Par deux fois, des agriculteurs ont accepté que je dorme dans leur grange et sinon, j’ai chaque soir été invité dans une maison. Depuis mon départ (6 semaines), j’ai réussi à fonctionner sans argent, uniquement avec le troc ( les contes et la musique sont les bienvenus dans la vie des gens… l’écoute et les les coups de mains aussi…).
Je suis parti à la rencontre des locuteurs de la 4ème langue officielle de Suisse ( le Romanche). Je suis touché par la manière dont les 25000 derniers locuteurs prennent soin de leur patrimoine. Je ne peux m’empecher de comparer la situation de la suisse avec ses 4 langues officielle qui fait que la pluspart des gens sont trilingues voir quadrilingue ici et la situation de la France ou les langues régionales ne sont pas reconnues et valorisées. Ce sont pourtant ces régions et leurs diversités qui font la richesse culturelle d’un pays et sa tolérance envers les autres cultures.
Bref, les Romanche m’ont impressionné par la chaleur de leur accueil et leur curiosité à l’egard des autres langues minoritaires, la rencontre avec les adolescents s’est faite en mélangeant l’Allemand, l’anglais et le francais et nous avons partagé du breton et du romanche !
Voici un de leur poème que j’ai traduit avec un enseignant ( il faut imaginer la scène dans un village à 1600 m d’altitude dans les Alpes il y a un siècle):
Le village silencieux rêve en écoutant le ruisseau chanter les contes anciens
De temps en temps, le veilleur fait entendre sa chanson, et, une fois qu’il est passé, le silence reprend sa place
Les heures que sonnent le clocher tout pres, tremblent dans l’air et se défont dans le vent
Tout en haut dans le ciel, les étoiles dorées, spendeurs éternelles, brillent…
Pourquoi bats-tu si fort, oh mon coeur?
12 septembre 2016 : Passage par l’Autriche
Retrouvailles avec Erik, le correspondant que j’ai gardé depuis ma classe de 4éme au collège. Il vit en collocation sur un projet de vie en collectif.
Je passe deux heures avec les enfants de 8 ans d’une classe multiculturelle:
Un moment de partage merveilleux avec une classe qui semble un refuge pour des enfants Syriens, araméen, afghan, turcs, tchétchène qui créent des nouvequx liens amicaux avec les enfants autrichiens… Pour la première fois, je m’aventure à conter en Allemand… Je conte une histoire bretonne de Yann et de sa vache, les enfants m’aident et prennent plaisir à aider un adulte à s’exprimer dans une langue qu’il doivent rapidement maitriser pour pouvoir faire leur scolarité… Les danses bretonnes et celles ramenées des voyages sont appréciées… Les enfants sont trop timides ou un peu intimidés pour partager une chanson dans leur langue. Pas facile de se « fondre » dans une nouvelle culture tout en ne perdant pas la richesse de ses racines… Les enseignants espèrent que ces enfants ne seront pas de nouveau déplacés car les difficultés du voyage qu’ils ont subit leur ont fait vivre énormément d’instabilité. Si les adultes le leurs permettent, ils vont enfin pouvoir poser quelques nouvelles racines.
Je passe un moment dans une ferme pédagogique
Je retrouve Germana, née en 1930, je l’avais déjá rencontrée en 1991 quand j’avais 13 ans lors de mon voyage scolaire en Autriche. Je l’avais revue en 2002 et 2008.
Le pas serein de son âge se lie à la malice de ses yeux d’enfant. Elle incarne des années qui, en apparence, ne lui pèsent pas. Il y a de cela 25 ans, elle m’avait touché en tant qu’adolescent et aujourd’hui, elle me touche de nouveau. La voir sortir sa flûte, sa partition et retrouver son agilité, faire sa confiture où l’entendre chanter… La vie peut-elle encore surprendre cette femme qui respire l’acceptation, la volonté, le contentement et l’amour ? Merci à toi paisible joyau des montagnes, pour la force que partagent nomades et sédentaires…
23 septembre 2016 : Hongrie
Retrouvailles avec de vieux amis. Quel bonheur de retrouver des familles rencontrées lors des précedents voyages.
Les enfants ont grandit, les partages sont nombreux et la chaleur des retrouvailles me donne beaucoup de force pour continuer ce voyage…
je rencontre aussi Abdul aziz, il vient d’obtenir son droit d’asile en Hongrie mais a peur de l’attitude des gens. Ces derniers montrent leur hostilité envers les réfugiés.
En passant en Hongrie quelques jours avant le référendum, je témoin de la campagne de la peur dans les médias, tout ce que l’ont de ces gens est négatif…
Pourtant, les hongrois me prennent en stop, de m’offrent un hébergement pour une nuit, un repas… Finalement le vote est a 98% contre l’accueil des réfugiés, même les hongrois qui sont allé travailler quelques années en Angleterre avent de rentrer au pays votent contre l’accueil des migrants, avec une campagne médiatique de terreur, cela ne surprend personne…
26 septembre 2016 : Retour en Allemagne
En entendant par les habitants d’Autriche qu’un groupe Nazi s’est battu avec un groupe de réfugiés, j’ai décidé de faire un aller-retour express en Allemagne pour écouter les gens et découvrir Bautzen à l’est du pays. On me dit que ce qui s’était passé était très différent des faits relatés dans les médias. Une fois de plus, les hommes politiques ont profité de la presse sensationnelle pour exagérer la situation et l’utiliser à leurs fins. les presses étrangères ont à leur tour exagére les nouvelles et les hommes politiques étrangers les ont eux aussi exploités ces nouvelles dans leur intérêt.
1er octobre 2016 : Serbie
Un très bel accueil et encore des retrouvailles. Le pays a du mal à digérer l’après-guerre.
Un raz le bol de la corruption des politiciens, les gens n’ont plus d’espoir envers leurs gouvernants. La yougoslavie était un tellement beau pays avant le conflit… Un pays où cohabiteaient des êtres de cultures riches . Ils n’avaient pris conscience de leurs différences qu’au moment où les politiciens ont déclenché la guerre civile des balkans… Comme en Syrie : Encore un conflit d’intérêts internationnaux… Cela donne envie de devenir allergique aux religions et aux politiciens… Ils semblent forces d’être verreux pour atteindre leur poste et devoir servir l’économie de la guerre. Les grande puissances ( USA, Russie, Angleterre, France…) se permettent de déclencher des guerres pour vendre leurs armes et relancer leurs économies…
Arrêter les guerres est donc impossible actuellement puisque les économies des grandes puissances fonctionnent grace à elles. Ceux qui en vivent les conséquences sont les citoyens des pays ( pas les très riches bien sûr)…
4 octobre 2016 : Bosnie
Je me rends dans une école et constate que les enfants des communautés chrétiennes, musulmanes et orthodoxes sont désormais séparés. Ils apprennent une histoire différente. Ils ne vont pas dans les mêmes écoles. Ils parlent la même langue mais ne se côtoient pas. Les adultes sont tristes de constater que leurs enfants ne pourront pas vivre la multiculturalité… Les volontés politiques sont donc de séparer les gens. En tant que voyageur, je suis bien accueilli dans des communautés qui ne se connaissent pas les unes les autres.
7 octobre 2016 : Monténégro
Un pays a la nature très variée et très belle. Je traverse la partie montagneuse. Un soir, je frappe à la porte d’une petite ferme. La femme âgée est craintive, elle appelle ses enfants, puis le médecin. C’est ce dernier qui parle anglais qui donnera l’aval pour que je loge dans la grange.
9 octobre 2016 : Kosovo
Je vis un accueil surprenant. Sans doute le plus chaleureux de tout ce voyage et pourtant, la publicité envers ce pays n’avait pas été très positive. Les véhicules s’arrêtent pour m’aider avant même que je n’ai tendu le pouce. La communication est relativement facile car les plus jeunes savent parler anglais, français ou allemand. De nombreuses personnes ont passé quelques années à l’étranger avant de revenir au pays en parlant la langue de ce pays d’accueil.
La générosité est incroyable. Les deux communauté ne se côtoient pas car ils se sont fait la guerre récemment.
Une Classe d’une école de Calais est d’accord pour correspondre avec cette école pour partager cultures et idées, combattre les préjugés envers les habitants des pays dont des ressortissants ont fuient la guerre à une époque de leur histoire.
11 octobre 2016 : Macédoine.
Dans ce pays je sens la population divisée. Les Macédoniens et les Albanais de Macédoine parlent deux langues et aucun effort pour les rapprocher ne semble envisagé…
Tous m’accueillent tres bien et se plaigne des autres. Je passe une nuit dans une mosquée. On me dit : » Cet endroit est la maison de Dieu, Allah est le même Dieu que celui des autres êtres humains, tu peux donc t’y reposer «
14 octobre 2016 : Grèce
Lors de ma première nuit en Grèce, il fait froid dehors, je réussi à être accepté par un agriculteur et il est symbolique d’être réchauffé par la chaleur des pommes de terres dans le hangar où il m’autorise à dormir.
On me montre une vidéo de crete qui témoigne de l’exaspération des hommes envers les politiciens et aussi de l’espoir qu’il reste dans la culture et les futures générations. https://www.youtube.com/watch?v=AufQINNTbNc
et une autre d’une danse traditionnelle grecque https://www.youtube.com/watch?v=iXCWKIubGcs
J’ai passé une dizaine de jours dans la ville de thessalonique pour proposer des activites de jonglage et de contes aux enfants syriens, kurdes, afghans dans les camps de refugiers. Dans cette ville, j’ai rencontré des gens très accueillants et tres investits. Chacun à sa facon aide les refugiés qui cherchent une solution pour vivre paisiblement.
– Des commercants offrent la nourriture qui doit être mangée le jour même ( sandwichs, pain, fruits, légumes…)
– Des bénévoles la distribuent.
– Des gens ouvrent des maisons innocupées depuis des années pour permettre aux gens fuyant la guerre de se reposer la nuit.
– Une association « antigoni » propose des activités pour les enfants dans les camps.
C’est avec antigoni que je me suis associé pour proposer des activités de contes.
Nous avons dessiné les histoires pour pouvoir les conter malgré la barrière de la langue ( aux enfants, syriens (langue arabe), kurdes ( langue kurde), afghans ( dari ou pashto selon leur origine)
Je rencontre Christo qui apporte chaque soir à manger aux SDF grecs et aux migrants, son engagement quotidien est un bel exemple de solidarité.
Je prends quand même le temps de découvrir un peu la culture grecque :
un luthier qui fabrique des lyres et quelques monuments des temps anciens
A Athènes, j’ai été accueilli par la communauté soudanaise et tisse des liens avec des hommes qui m’ont expliqué les raisons de la guerre dans leur pays. Une fois de plus, ce sont les grandes nations de ce monde ( USA, Russie, Angleterre, France…) qui ont des intérêts financiers et qui destabilisent les nations pour pouvoir tirer profit des conflits… Il s’agit de guerres économiques… On m’invite à une soirée anniversaire d’un enfant érythréen
Par l’actualité, j’ai appris que les migrants de Calais étaient source de discussion en France… En obligeant les gens à quitter Calais, l’état francais semble loin de proposer une solution pour tous ces êtres, derrière un coup d’éclat médiatique, il ne fait que se noyer dans le problême au détriment des droits humains. Voici un blog qui relate un point de vue de gens investit depuis des années à Calais : https://passeursdhospitalites.wordpress.com
En lisant les propositions de l’Etat, je repense aux soudanais qui disaient que les chefs d’Etats, dictateurs de leurs pays, sont soutenus par les « démocraties » européennes ( il ne serait pas étonnant que les chefs d’Etats Europennes se filicitent de limiter les arrivées de migrants sans que l’on se doute des moyens utilisés par leurs « homologues » pour parvenir à leurs fins…
Ce voyage me permet d’entendre des témoignages humains qui me confirme que nos soit-disantes » vérités » ne sont que des illusions… Plus j’avance et moins j’ai de certitudes… Je tente de m’informer auprès de la population locale mais lorsque je ne connais personne je suis dans la même situation que les autres : dois-je croire ce que disent les médias contrôlés par les puissances financières ou les états. En quelle source d’information puis-je avoir confiance??
30 octobre 2016: Ile de Lesbos
A 15 km de la Turquie, cette île est un lieu ou les refugiers viennent tenter de passer en Europe.
Depuis avril 2016, l’Union Européenne a décide de fermer ses frontières. Les grecs appliquent ces décisions tout en tentant d’aider les gens déja sur place. Métiers de l’humanitaire, tourisme humanitaire, arrivée des réfugiers, l’économie de l’île a été modifiée… Accueillir est une vieille tradition sur cette île grecque…
Je rencontre des gens de nombreuses nationnalités… Ici, les réfugiers se retrouvent pris au piège… Obligés de demander l’asile en grèce ou de rebrousser chemin… Pourtant certains veulent rejoindre leur famille dans un autre état européen… Certains me demandent conseil : Toi qui a voyagé, qui a vu de nombreux peuples, qui a recu la sagesse de la route si tu étais à ma place, que ferais-tu ?
Qui peut donner un conseil à des êtres qui fuient la violence d’un état et se retrouvent face à la violence d’une institution européenne ?
Des idées, des pensées, de la compassion, oui, je peux en partager mais, c’est tout…
Voici une vidéo qui exprime un peu ce que je ressens : https://www.youtube.com/watch?v=f7XhrXUoD6U
Un exemple de camp de refugiers syriens en Irak : http://refugeerepublic.submarinechannel.com/
Apres 20 jours sur l’île de Lesbos, de merveilleux partages d’histoires notemment grâce aux dessins qui illustrent les histoires, je décide de poursuivre mon voyage de conteur. J’ai entendu tellement d’injustices durant ces derniers mois entre Calais et Lesvos. Je vais désormais continuer à porter la parole de ceux qui ne peuvent pas passer les frontières, porter des histoires d’espérances à ceux qui voudront partager un moment avec moi… Je porte dans mon coeur, tous ces gens rencontrés, tous ces amis que je laisse derrière moi avec l’espoir que nos chemins se recroiseront…
Voici une petite video que j’ai recue quelques semaines apres avoir quitte les adolescents de Lesvos :
https://www.youtube.com/channel/UCRKXSibeDMT10cRIEYT_aPQ
Itaca (Ithaque)
Quand tu partiras en voyage vers Ithaque
prie pour que le chemin soit long,
plein d’aventures, plein de découvertes.
Prie pour que le chemin soit long,
et nombreux les matins où tes yeux découvriront
un port ignoré,
et nombreuses les villes où tu chercheras le savoir.Garde toujours au coeur l’idée d’Ithaque.
Tu dois l’atteindre, c’est ton destin,
mais ne force pas la traversée.
Mieux vaut qu’elle dure longtemps
et que tu sois vieux quand tu jetteras l’ancre,
riche de tout ce que tu auras amassé en chemin
sans en attendre plus de richesses encore.Ithaque t’a donné le beau voyage,
sans elle, tu ne serais pas parti.
Et si tu la trouves pauvre, ce n’est pas que tu
te soit trompé.
Le sagesse que tu as acquise te permet
de comprendre le sens des Ithaques.II
Plus loin, vous devez aller plus loin
que les arbres qui vous emprisonnent
et quand vous les aurez dépassés
tâchez de ne pas vous arrêter.Plus loin, allez toujours plus loin plus loin
que le présent qui vous enchaîne encore
et quand vous serez délivrés reprenez
la route à nouveau.Plus loin, toujours, beaucoup plus loin, plus loin
que le lendemain qui s’approche,
et quand vous croyez être arrivés,
sachez trouver de nouveaux chemins.III
Bon voyage aux guerriers
qui sont fidèles à leur peuple.
Que le dieu des vents soit favorable
à la voilure de leur vaisseau.
Malgré leur vieux combat qu’ils trouvent
le plaisir des corps
les plus aimants.
Emplissez les filets d’étoiles convoitées
plein de félicités,
pleins de connaissances.Bon voyage aux guerriers s’ils sont fidèles
(Traduction Montserrat Prudon)
à leur peuple.
Malgré leur vieux combat que l’amour comble
leur corps généreux qu’ils trouvent les chemins
des vieux désirs pleins de félicités,
pleine de connaissances.
1ère strophe adaptée par L.Llach sur une version de
Carles Riba. 2ème et 3ème strophes, Lluis Llach
16 novembre 2016 : Turquie traversée en Auto-stop
J’ai repris la route pour une traversee du pays pour rejoindre des frontières plus a l’est.
Je traverse la mer Egee en toute sécurite pour 8 euros alors que des humains, des familles qui fuient la guerre payent des milliers d’euros pour risquer leur vie de nuit en zodiaque… et se retrouver enfermés dans des camps entourés de barbelés…
Apparement les europeens trouvent cela « normal »
Normal d’avoir perdu leur humanité? Voici quelques photos prises lors de soirées vecu chez les gens qui m’ont accueilli en Turquie
contes, musique et danses et un partage de coeurs a coeurs ont ete célébrés lors de ces veillées… Merci a vous frères pleins d’humanité…
23 novembre 2016 : Georgie : tradition de l’accueil
Nouveau pays; un nouvel alphabet… J’adore ce sentiment de devoir trouver d’autres façons de communiquer qu’avec la parole…
Une soiree avec des footballeurs professionnels super sympa ( qui gagnent 250 euros par mois), un salaire correct ici…
29 novembre : Généreuse Armenie
Je passe quelque jours dans un pays aux gens tres attachants.
Des rencontres pleines de compassion et de generosite…
On me raconte qu’une route a été construite grâce à l’argent des réfugiers arméniens qui vivent en Europe et aux Etat-Unis, je suis très ému de voir qu’après plusieurs générations, les arméniens continuent de chérir le pays de leurs racine…
A l’école, on me compare au troubadour arménien-géorgien et azéri « Sayad Nova », quel honneur !
Lui était plutôt musicien, je continue de conter…
https://en.wikipedia.org/wiki/Sayat-Nova
Ce qui me marque, c’est l’accueil dans les familles : Ici, une ou vivent trois générations sous le même toit :
Il fait bien frais au bord des routes…
5 décembre : Georgie le retour…
J’y reviens pour partager des contes dans les ecoles et faire ma demande de Visa Russe.
Les dessins que m’ont offert ( en Grece) les jeunes Iraniens, pakistanais, somaliens, afghans, syriens, me permettent de raconter les histoires dans les ecoles.
Tamar fait une video avec les eleves :
Apres avoir attendu le Visa russe, je peux poursuivre mon voyage.
12 Decembre : Russie : Un accueil merveilleux
Je decouvre les cultures des republiques du sud de la Russie :
Ingouches Tchetchenes,
Dagistan Kalmyk…
Chant Ingouche :
Deux etudiants afghans et leur ami Kirghize me chantent une berceuse joyeuse de leur pays :
Chant :
Noel a Saratov avec Shacha, un nouvel ami:
4000 km en stop dans l’hiver Russe :
Ambiance dans une voiture :
Soiree du reveillon du nouvel an
soiree un 1er de l’an
Voici quelques photos de Russie, quelle spontaneite dans l’accueil du voyageur…
Je poursuis l’aventure des rencontres et des retrouvailles…
Je quitte à regret la Russie après avoir recu un accueil fabuleux. Mon Visa d’un mois se termine.
J’apprecie toujours autant ma rencontre avec l’hiver, les marches et auto-stop par -25 degres sont devenu mon quotidien…
voici un film créé par Roma de St Petersburgh / here is a movie made by Roma from St Petersburgh
I am sad to leave Russia, people have been so welcoming… My visa is ending… I still appreciate the meeting with the winter spirit. Walking by -25 degree has become a routine…
9 janvier 2017 : Lettonie
Je passe rapidement en Lettonie pour vivre un moment de retrouvailles dans un petit village. J’y était passé il y a 14 ans…
11 janvier : Estonie
Une petite journee dans une école pour partager chants et contes.
Chant dans une ecole:
Un accueil chez des personnes agees qui m’hébergent dans leur Sauna…
Je me sens toujours aussi reconnaissant de recevoir l’accueil du voyageur…
13 janvier : Finlande
Les retrouvailles se poursuivent. Anne m’avait hébergé en 2003. 14 ans plus tard, nous constatons que la vie nous a offert des experiences. Nous ne changeons cependant pas vraiment… Nous enrichissons l’être du départ…
Retrouvailles avec Kristi et Hannu, de « vieux amis » du voyage de 2003, une pause qui fait du bien…
C’est l’hiver :
Le soleil réapparait pour ces habitants du nord de l’europe qui ont vécu 2 mois de « nuit »polaire
Les chauffeurs me chantent parfois des chants dans leur voiture, en voici un :
Cette période de retrouvailles est passionnante . Le voyage devient alors un peu « programme » par les retrouvailles à venir, un autre type d’aventure…
retrouvailles avec Kirsti et rencontre avec son amie Marie.
je sens que je vais apprécier de retrouver l' »aventure totale »…
30 janvier : Norvège
Je continue ma rencontre avec les lapons et rendu visite à d’autres écoles.
Je partage de très bons moments avec les lapons qui tentent de garder eux aussi leur langue…
Ils sont curieux de la place du breton en France, de la reconnaissance du billinguisme…
Voici une yoik interprêtée par les enfants qui exprime la beauté d’une personne :
Pour en savoir plus sur les lapons ( en anglais ), voici un chant de connection avec la terre et d’autres videos :
Je suis ensuite allé à la rencontre de l’océan artique.
Dans un village situé face à l’océan artique, j’ai été accueilli par une famille syrienne ( accueillir l’étranger est un devoir dans leur culture). L’homme m ‘explique leur trajet, les angoisses lorque le bateau qui les a fait traverser de la Turquie en Grèce était rempli d’eau, qu’il avait de l’eau jusqu’au torse et qu’il devait porter son enfant à bout de bras… Désormais, il faut s’adapter à une vie dans une nature « extrème »
On me chante une berceuse norvegienne/ a lulluby from Norway
Je rends visite aux écoles situes « le plus au nord du monde »… Je suis impressionné par le niveau d’anglais des norvégiens… Dès le plus jeune âge, ils sont pratiquement tous bilingues… Des parents d’élèves m’invitent dans leur chalet pour une soirée contes. Nous nous y rendons en moto-neige.
Le lendemain, je passe un moment avec un homme qui vit seul dans cet endroit aussi isolé que féérique… Selon lui, il n’est pas seul, les générations qui l’ont précédé sont là et lui tiennent compagnie…
et poursuis ensuite mon chemin vers d’autres partages…
Un très beau moment de retrouvailles avec une personne rencontrée en 1999, sa famille et ses enfants…
Février 2016 : Passage par l’Islande
Curieux de rencontrer les habitants d’un pays qui n’a jamais connu la guerre, j’ai atterri sur cette île…
J’ai vite compris que le « tourisme intensif » était en train de briser l’âme de ce pays… J’ai dû m’adapter et conter dans des lieux divers ( gueshouse, restaurants, auberge de jeunesse, cafés…), j’ai finalement réussi à partager ma facon de voyager…
La nature intense semble ramener les gens à l’essentiel…
Moment à l’école
Bilan de 8 mois sur les routes
Parti de Ploeuc sur Lié le 6 août dernier après avoir été 5 mois bénévole à Calais, voici 8 mois que je marche sur les routes d’Europe.
Je voulais partager quelques mots au sujet de cet accueil merveilleux que je reçois chaque jour. On peut dire que ce voyage est un hymne à la confiance humaine, la générosité, la compassion…
Je marche, je tends le pouce et, à chaque fois qu’une voiture s´arrête pour m’aider, à chaque fois qu´une maison m’accueille ( chaque soir), je sens que la magie humaine opère… En passant dans les écoles, je parle de la beauté des cultures des pays voisins, des pays lointains, de celle de la Bretagne, je veux aussi montrer aux enfants qu’ils pourront un jour, choisir d’avoir la liberté d’être eux-même, de penser par eux-même… Ils pourront choisir ce qu’il veulent offrir à la société, au monde. Mon but est de créer des moments de partages et, sur ce chemin, je rencontre des gens de tous les horizons… J’apprends un conte et une chanson de chaque pays, de chaque culture et je porte ces petits trésors un peu plus loin. Le monde est finalement ce que l’être humain veut en faire… J’ai accepté ma destinée de nomade et de porteur de contes en musique et il semble que le monde m’accueille ainsi.
Durant ce parcours, j’ai aussi croisé à plusieurs reprises des réfugiés politiques, des migrants à la recherche d’une terre d’accueil. Ils portent beaucoup de tristesse, celle d´avoir une vie brisée… Ce sont pourtant encore eux qui trouvent le plus naturel de faire leur possible pour aider le voyageur sur sa route…
Dernièrement, en Norvège, les gens se sont confiés à moi » les réfugiés nous réapprennent ce qu´est l´hospitalité », nous l´avions oublié car nous vivons de façon égocentrique, nous avons tout mais ne sourions plus, nous ne faisons qu’amasser toujours plus car nous voulons toujours mieux…
» Une immigrée péruvienne m’offre une phrase : « l’être humain est toujours en quête de lui-même mais s’il perd sa solidarité, alors il perd son horizon… »
Ce voyage est une démarche un peu extrême qui me permet de prendre du recul sur une société, de comprendre que notre planète est notre plus grand trésor… Un esprit positif m’habite, je n’ai pas utilisé d’argent épargné pendant ces 8 mois. Je veux prouver que le troc peut être un choix de mode de vie… A nous de choisir quelles relations humaines nous voulons mettre en place lors de nos activités… Je pense que l’argent doit simplement être une énergie qui permet plus de partages… J’en ai reçu un petit peu en jouant de la musique dans les rues de Grèce, Turquie, Géorgie, Russie, Finlande, Norvège, Islande… Quelques écoles et habitants m’ont aussi fait un petit don pour soutenir ma démarche. Cela me permet de poursuivre…
Si je dois décrire quelques moments fort de partages lors de ce voyage en faisant une généralisation, je dirais : l’accueil des écoles pour le conteur-voyageur, la gentillesse des kosovars, la solidarité des grecs, le soutien des turcs, l’enthousiasme des Russes avec qui j’ai passé Noel et le nouvel an, l’accueil des réfugiés dans leurs conditions de vie précaires, l’auto-stop par -28 degrés en Russie et en Finlande et l’intensité des retrouvailles avec les gens, les familles rencontrées lors de mes précédents voyages ( de 2003 et 2008) …
Je vais donc poursuivre ma vie de conteur nomade pour continuer à réunir les gens, à créer des moments d’harmonie là où le voyage me mènera. Mon objectif est désormais d’aller à la rencontre des habitants du pays des » descendants des « réfugiés européens » et des amérindiens : en Amérique du Nord…
Avril 2017: Arrivée au Québec
Je vais poursuivre ce voyage en commencant par des retrouvailles… Retrouver mes amis du Québec, reparler ma langue maternelle après 7 mois, approfondir nos liens et permettre à mon corps de se reposer un peu…
quelques photos entre rencontres et retrouvailles :
Je propose aussi un échange culturel avec les amérindiens… Partage culturel à l’école, dans les familles !
Je me rends compte que le lien entre réfugié et peuples minoritaires est très fort ( être différent, s’adapter et se faire respecter, ne pas perdre ses racines tout en vivant entoure d’une culture forte, ne pas être compris par la culture dominante qui ne cherche qu’à nous assimiler…)
Oui, les réfugiés vivent l’isolement culturel ( loin de leur communauté) comme les peuples minoritaire se sentent oppressés par le peuple colonisateur qui anéanti peu a peu leurs racines, honte a la monoculture colonialiste !!!
anecdote :
Je suis hébergé un soir chez Hans, qui fait partie des allemands déportés après la seconde guerre mondiale dans des camps en pologne puis en allemagne avant d’émigrer au Canada
Je rencontre aussi Jean Marie, réfugié du Rwanda au Canada, actuellement directeur d’école secondaire.
Il m’offre un de ses jeans pour continuer mon voyage, symbole des êtres qui, si on leur en donne l’opportunité, recommencent une vie et, à leur tour, soutiennent les autres…
Comme il le dit, de ses racines, il n’a gardé qu’une peau qui a recu un peu plus de soleil que les autres et un accent… Sa différence et sa citoyennenté universelle, composent son identité…
Je poursuis ma période de « repos » Canadien. Quel bonheur de retrouver des êtres que le chemin m’a permis de croiser et de créer une amitié…
L’hiver presiste :
Eric, le burkinabais, me touche par son parcours. Avec sa petite famille africaine, il s’adapte à un climat rude. Je lui laisse les moufles que l’on m’avait offertes en Russie…
Periode du sirop d’érable, je découvre une belle tradition ( sirop, beurre, bonbons au sirop…)
Je retrouve Marilou ( désormais agée de 15 ans), je l’avait connue quand elle avait 5 ans. Une fois de plus, elle m’offre un de ses dessins :
Stephane, un conteur-cueilleur d’algues :
Rencontre au bord du chemin ( un jeune élan)
Le voyage, parce qu’il m’écarte d’une société trop connue avec ses « attentes », ses « besoins », me permet de chercher dans les profondeur de mon être les raisons de ce passage sur terre.
Ici, en Amérique du Nord, chaque habitant » Blanc » a un parcours d’immigré dans ses racines… Seuls les « autochtones-amérindiens » quand ils ne sont pas métis, ne sont pas des descendants d’immigrés…
Quelques écoles :
Lors de mes interventions dans les écoles du monde, je demande souvent aux enfants quels sont leurs rêves…
Dans les pays dit » riches », je suis toujours triste d’entendre :
– » être riche «
Alors je demande,
– Etre riche en quoi ?
…un silence…
– Ben, riche en argent !
– Ah ! Et pour quoi faire ?
… silence…
– Ben, pour acheter des choses…
– Quoi comme choses ?
– Ben… des maisons, des motos, des beaux vêtements, des jeux vidéos…
Et vous pensez que ces » choses » vont vous apporter le bonheur ?
… silence…
Je trouve que notre société exploite ses membres en leur transmettant dès le plus jeune âge, une fausse idée du bonheur : Le « bonheur-pouvoir d’achat », mais, si on observe les habitants des pays qui n’ont pas de gros moyens de consommation, ces habitants, quand ils peuvent se nourrir et s’abriter ont pourtant une plus forte facilité à sourire à leur entourage. Alors, je pose la question :
– Si le but d’une vie est de se sentir bien dans sa peau, de se connecter à son coeur et à celui des autres, ne peut on pas chercher à être riches en amis, en savoirs-faire, en chansons ?
Alors les enfants comprennent, oui être riche de ce qu’on peut offrir aux autres, cela pourrait nous aider à vivre un beau passage sur cette terre, à être heureux.
Les enfants ajoutent :
– Alors, on peut aussi être riches en sourires, en tendresse, en humour, en contes, en musique, en savoirs en agriculture, en culture, en paix…
A nous de compléter la liste de ce que l’on peut offrir aux autres, ces dons que, plus on les offre, plus on en devient riche…
Merci de laisser chaque être humain devenir ce qu’il est…
Comme me l’a dit un Métis Canadien : « Je suis ce que je veux devenir… »
Cela me fait repenser à un poème Brésilien ( entendu et traduit en 2007) :
Je marche lentement car j’ai trop souvent été pressé
Je souris car j’ai trop souvent fait la tête
Aujourd’hui, je me sens plus fort,
Et peut-être même plus heureux, qui sait…
J’ai la certitude que je sais peu de choses ou presque rien
Mais je connais les matins au bord des routes
J’ai goûté aux saveurs des différents peuples
L’amour est nécessaire pour que le cœur batte
La paix permet de sourire
La pluie donne vie aux fleurs
Je pense que réussir sa vie,
C’est simplement savoir marcher
Et aller de l’avant
Une journée se termine et une autre va commencer
Chacun de nous compose son histoire
Chacun porte en lui le don.
Le don d’être capable d’être heureux
Le printemps arrive…
Une petite interview, souvenir de mon passage au Québec :
Mai 2017 : poursuivre vers l’ouest Canadien
Apres ces longues semaines de ressourcement francophone, je me sens rempli de l’accueil merveilleux et de l’attention reçus, beaucoup de belles retrouvailles, de belles rencontres qui m’encouragent dans ce projet nomade…
Une rencontre me touche particulièrement par son énergie, il s’agit d un groupe du projet : Je prends ma place, au centre Louis Joliette de Québec, ces musiciens m’offrent un très beau morceau de musique :
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Me voici prêt à poursuivre vers l’inconnu… Les réserves autochtones seront les premiers lieux ou je vais aller offrir les contes, chants et danses…
Je passe de beaux moments a Obedjiwan, je suis accueilli dans les familles et dans les écoles.
Les contes passionnent les enfants. L’écoute que je recois est très intense.
Ici, les enfants sont francophones. Un groupe d’enfants me chantent une chanson en Atikamek, leur langue qu’ils parlent encore couramment.
Un des élève de la classe a participé au concours de danse du pow wow de l’an passé :
Je suis touché par ces jeunes qui retrouvent peu a peu une fierté d’avoir une riche culture…
A la maison de retraite, je partage chants, contes et danse avec des ainés qui ont conservés un grand sens de l’humour malgré un vie qui n’a pas été facile…
Une petite rencontre d’auto-stop au bord du chemin avec des ours bruns…
Une video qui montre que les autochtones nord-améericains gardent la fierté culturelle de leur riche culture :
Je poursuis ma route vers l’Abitibi et l’Ontario…
Les rencontres se suivent et, lorsque les intempéries ou la fatigue se mettent sur mon chemin, une petite pensée vers mes amis réfugiés qui ont fuit les conflits ( soudanais, syriens…) me redonne la force de poursuivre… Ce que je fais est tellement facile compare a ce qu’ils ont enduré et continuent de vivre au quotidien…
Nadege, originaire du burkina Faso m’explique que ce que le monde moderne a le plus brisé en Afrique, c’est l’histoire de ses hommes, les griots, porteurs sédentaires de la tradition orale ne sont plus écoute, on ne transmet plus cette tradition millénaire…
Les conteurs qui passaient des les villages ont été remplacés par les télévisions… Elle se souvient de celui qui passait chez sa grand mere, il faillait lui donner une histoire et l’hospitalité en échange de ce qu’il apportait… Elle insiste pour que son fils rencontre lui aussi un conteur voyageur…
Les nuit sont encore fraiche, j’en passe une nuit au chaud dans une étable, de mon lit de paille, allongé dans mon lit de paille, je peux caresse mon voisin d’un soir…
Je poursuis ma route, dernierement, je suis allé conter dans 9 réserves ( mic mac, innu, atikamek, algonquin, cree, odjibwe…)
partout, je suis bien accueilli et offre les contes…
Les autochtones sont d’une grande gentillesse, d’une belle sincérité, d’une grande sagesse.
Oui, ils sont differents des descendants des européens dans leur facon de penser et de vivre et ne veulent et ne pourront jamais leur ressembler ( d’ailleurs c’est mieux ainsi pour notre pauvre planete terre). Peu a peu, certains a qui on a donne du pouvoir et de l’argent se comportent malheureusement comme leur oppresseurs…
je nai pas envie de parler du passé, de répéter les stupidités que j’entends parfois aupres des descendants des colonisateurs..
Hier, la seule chanson que pouvaient me chanter les enfants odjibwé dans leur langue autochtone était « Oh Canada », l’hymne national des gens qui les ont dépossédé de leur langue…
Partout, mon coeur se charge d empathie qui parfois se transforme en tristesse, parfois en colere, mais je fais la paix en comprenant que l’unique changement que je peux apporter est dans les partages du présent…
tiens, j ai rencontrer ce cinéaste kévin papatie, il est une belle source d’inspiration pour les jeunes de sa communauté.
http://www.wapikoni.ca/films/lamendement-abinodjic-madjinakini
http://www.wapikoni.ca/films/wabak
Il répond a mes quatre questions :
Je rencontre aussi Barbara, Sidkanazi weawose « yellow bird good woman », son nom autochtone sioux, elle m’inspire par sa sagesse, son enthousiasme et sa sérénité.
Les jeunes de l’ecole m’offrent un chant de leur composition :
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Chaque soir, je recois un accueil qui me permet de me reposer :
Retrouvailles avec la famille de Micheline a Dryden ( rencontree en 2003 lors de mon premier grand voyage)
19 juin 2017 : arrivee chez les Haidas sur l ile de Haida Gwaii
La plus forte est celle de l’aigle avec qui je passe un long moment, il semblait apprecier la musique de la flute et du psalterion, j’ai fini par lui chanter une gavotte et nous reprenons nos chemins en meme temps…
Les Haida sont un peuple tres ancien, certains disent que la presence humaine sur l’ile remonte a 80000 ans. On retrouve les contes et legendes locales sur la cote est de la Russie, a Hawai. Les techniques de navigation des Haida pouvaient braver les oceans…
Pour le solstice, je suis invite a participer a la mise en place d’un totem Haida.
Quel honneur d’etre la a l’occasion de cet évenement…
Les sculpteurs ( maitres et apprentis) ont prepare le totem pendant des mois dans un attelier. Un rituel des femmes avec des plumes d’aigle a ete fait avant de commencer a le lever. Plus de 500 personnes etaient presentes pour l’evenement. Les dessins racontent les histoires du peuple Haida.
Fin de semaine dans une famille très accueillante !
Juillet 2017 : Marcher aux Etats-Unis… Walking in the USA
Je poursuis ma route, les rencontres se succèdent. Je recois un tres bel accueil lors de mon arrivée dans l’Etat de Washington. Le stop fonctionne bien, je me fais accueillir dans les familles…
je suis touché par le travail de Merna qui aide les réfugiers dans la région de Seattle dans l’Etat de Washington: http://www.storynet.org/teller/directory.php?ID=781
Nous partageons quelques histoires…
Je poursuis ma découverte les arbres géants de la cote ouest… Non non, on ne se moque pas de moi, je n’ai pas rétréci !
Je contate que le célèbre rêve americain est toujours d’actualité… Les drapeaux sont brandis, on m’explique ce n’est pas du nationalisme mais l’esprit de liberté ( le droit de vivre librement). On me dit que le gouvernement importe peu, ce qui importe ce sont les communautés. J’essaie de comprendre. Chacun semble signifier quelque chose de différent par l’acte de brandir le drapeau… Chaque pays, chaque culture porte une différente facon de penser…
Voici presque un an que je voyage, je parfois la fatigue physique et mentales… Ce n’est pas très « humain » de voyager autant. Je sens cependant que je dois continuer, les rencontres me permettent de vivre les partages et de me ressourcer… Certain jour, je conte dans un hotel, d’autres, je conte dans la rue… C’est ainsi, nous sommes tous les passants sur cette belle planète dont nous devons prendre le plus grand soin…
i carry on the road, washington state gives me a beautiful welcoming. Hitch hikking is easy and I am welcome by the families. Merna touches me by her involvement with refugees around seattle.http://www.storynet.org/teller/directory.php?ID=781
I follow the coast and meet the big trees.
I discovers the way americans are connected to their flag. It isn’t nationalism for all of them, for some, it is the symbol of the freedom et libertalism, https://sites.google.com/site/pipatsornchportfolio/grade-10/world-history/libertalism
I will ask people about it.
After about a year on the road, I sometime gets mentaly of physicaly tired but the meetings and the sharings help me to carry on and find energy… Some days, I tell stories in a home, others in a hotel and other in the street, meeting all those people walking on the same earth, all responsible of taking good care of her…
Je me repose chez Daniel et Marie, un couple rencontré en 2003 ( lors de mon premier grand tour)
Je vis une expérience de conteur inoubliable en faisant un spectacle devant 90 adolescents aveugles venu en camps de vacances de tous les Etats de l’Ouest américain…
Traverser le sud de la Californie est difficile. Est-ce lié au fait qu´il fasse tres chaud. Au traffic de voitures plus dense…
Les gens semblent avoir peur de moi. Ce sont souvent des mexicains qui m’hébergent durant cette partie du voyage.
Il fait de plus en plus chaud (40 degres)… je rencontre une tribue amérindienne de cette région. une fois de plus, leur histoire me touche. Le fait que des gens soient nomades ne veut pas dirent qu’ils abandonnent leur terre mais qu’ils se déplacent sur une terre qui, dans leur conception n’appartenaient a personne. Ils ne comprenaient donc pas que les nouveaux arrivants décident de se l’approprier… L’or qu’ils avaient autour du cou était juste un bijou décoratif acquis par le fruit du troc, ils ne comprenaient pas que les blancs les torturaient pour savoir d’ou venait cet or…
Mais je suis tres touché par des adolescents de cette tribue qui apres avoir chanté leurs chants ancestraux me disent : on nous appelait « the dying breed » ( l’espece mourante) mais nous avons repris notre culture en main et nous sommes désormais plus de 80 jeunes a savoir chanter nos chants ancestraux… des chants qui ont souvent pour vocation de proteger l’ame des défuns dans leur voyage post mortem, l’energie du chant se décuple par le nombre de chanteurs…
Je traverse une partie désertique, et, las de devoir attendre au bord des routes,
Apres une derniere nuit dans le jardin d’une sympathique famille américaine, je me dirige vers la frontiere…
Dimanche 30 juillet 2017
Ce matin, au bord de la route,
Je regarde un petit oiseau picorant le sol, une plante qui fleurit, un arbre dont les feuilles frémissent…
Ne serai-je pas simplement cet oiseau, cette fleur, cet arbre ?
Et cet instrument de musique, cette paire de chaussure, cette orange ?
A partir du moment ou tu te reconnais en tout, tu ne fais plus qu’un avec la terre…
Il ne peut plus etre question de controle des esprits, de religions, d’etres humains meilleurs les unes que les autres…
Tu ne fais plus qu’un avec tout, alors, tu ne peux que traiter les etres de la maniere dont tu voudrais etre traité.
Les couleurs de peau des hommes ne sont plus qu’un détail de la mosaique, les religions qu’une invention, un concept des hommes…
Mais, si le coeur de l’humain se reconnait dans le battement du tambour, le chant d’un voisin, le son de la riviere qui s’ecoule,
alors, il ne peux plus y avoir d’exploitation de l’homme par l’homme, de la femme, de l’enfant, d’un groupe d’etres humain, des animaux, des plantes, de la terre…
Apres avoir grandi 20 ans en Bretagne puis marché pendant 20 ans a la rencontre des habitants d’une centaine de pays sur les 5 continents,
apres avoir été accueilli dans plus de 2000 maisons,
apres avoir partagé des contes, chants, danses, jonglage, discussions
dans plus de 2000 etablissements scolaires,
universités, maisons de retraite, hopitaux, orphelinats, colonies de vacances, communautés, prisons, camps de réfugiers, monasteres…
Apres avoir vecu pendant 20 ans du partage, de générosité, de troc, de don et de contre-don…
Cette spiritualité d’amour de toute existence est devenue la facon qui me porte pour etre en relation avec les autres…
Elle existait il y a longtemps mais il me semble que peu a peu, l’homme s’en est ecarté pour pouvoir avoir un controle sur son entourage…
Comme disaient les Navajos :
« J’ai été au bout de la terre,
J’ai été au somment des montagnes
J’ai été au confin des océans
Et je n’ai rien trouvé qui ne soit mon ami… »
Un conte russe d’un petit garcon et de sa grand-mere illustre aussi cela :
« etre simplement heureux des expériences de ce cheminement sur terre vers la mort pour laisser de nouveau place a la vie »
Je souris aux cheveux qui blanchissent…
Et poursuis mon cheminement…
Mon partage avec la vie…
Une voiture s’arrete, je sort de mes réflexions
pour monter a bord d’un nouveau véhicule,
a la rencontre d’un nouvel etre humain…
Aout 2017 : Entrée au Mexique
Me voici de l’autre coté de la frontiere…
Apres avoir entendu tant de mise en garde par les américains au sujet du Mexique, il était temps de passer la frontiere… A force d’écouter des gens qui veulent te parler de leurs peurs, tu finis par commencer a avoir peur…
J´avais beau me dire que tout ce que j´entendais n´était que le fruit des médias qui savourent toutes les nouvelles négatives et les répetent, que ces gens n’avaient pas été eux meme au Mexique, je me suis rendu compte que je suis humain et sensible aux peurs, aux terreurs des autres…
Bref, depuis que je suis a Mexicali, je suis heureux de retrouver le sourire des gens dans la rue, les discussions avec les passants. Le premier jour, j’ai été invité a partager des contes avec des enfants orphelins, sous protection et des enfants réfugiers ( guatémalteque…). Leurs sourires et espoirs dans l’avenir m’ont donné beaucoup de force.
Un institut culturel m’a invité a faire une tournée des camps de vacances (ouverts le matin) pour partager la tradition orale. Je suis nourri et logé en échange, je poursuis ma vie de troc…
Cela me permet de reprendre des forces apres la traversée éprouvante du sud de la californie et avant de poursuivre vers le sud sous le soleil.
Apparement, je suis dans une des zones habitées les plus chaudes du monde, cette ville détient le record de température. Aujourd´hui, il fait +47 degres celsius mais les températures peuvent monter a +55 degrés en cette saison ( le record était +59 degrés en 2014. Je n´ai pas choisis de voyager en cette saison ( moi qui aime tant la neige et le froid) mais étant arrivé ici, je n’ai plus le choix, alors je m’adapte…
Je suis tres touché par la gentillesse des mexicains, conscients des discriminations dont sont victimes leurs compatriotes aux Etats Unis, conscient de la mauvaise image que les médias leur donne, ils me recoivent comme je suis comme un frere qui travaille avec coeur.
ici une caricature : les yeux de Donald Trump surveillant ses voicins mexicains a travers le mur qu’il herige…
Jonathan, qui m’héberge dans la bibliotheque municipale m’explique que les mexicains ont beaucoup souffert durant leur histoire ( invasion des espagnol, invasion des francais…), ils ne critiquent pas les autres, ne cherchent pas a controler les autres, ils veulent juste vivre leur vie en paix.
Deux photos de repas ( delicieux) auxquels je suis invité apres mes activités :
Tacos mexicanos avec Jonathan :
repas chinois avec Aideé ( une grande communauté chinoise s’est installé dans la ville au XIX eme siecle)
Il m’est difficile de décrire la beauté de l’accueil que je vis au Mexique. Tellement loin de tous les préjugés et critiques entendues aux Etats-Unis.
Dans ce pays où la culture est aussi riche que diverse, les partages sont intenses… La solidarité envers le voyageur, le marcheur est grande… Dans la simplicité et la difficulté de la situation de ce pays, je ressens beaucoup d’amour dans les liens des êtres humains ici…
la traversee du désert de Sonora avec les routiers :
les rencontres dans les orphelinats, les écoles, les orphelinats, les maisons de retraites,
universités, centres de guérison aux addictions…
On me confie les difficultés d’une société violente, ou la corruption est admise, une société ou l’argent permet d’outrepasser les lois…
On me parle de l’insecurité qui engendre beaucoup de souffrance… La peur est quotidienne dans certaines régions mais la vie se poursuit. Je ne peux savoir quel est la proportion d’exagération des médias contrôlés par le gouvernement et le réel danger ( lié a la mafia du traffic de drogues), les militaires présents ne semblent pas rassurer les gens.
Je m’attache a ces gens qui gardent l’espoir d’un changement profond de mentalités… Mon projet semble apporter un vent d’espoir, un souffle de liberté et d’optimisme. Une lutte en douceur…
Alors, je donne tout ce que je peux… J’ai déja rencontré plus de 2000 enfants, adultes, personnes agées depuis que je suis au Mexique…
Chaque soir, je recois l’aide d’une famille et ce moment est l’occasion d’un partage culturel et souvent de la création de liens fort, de la naissance d’une amitié de voyageur…
Les cultures autochtones longtemps dévalorisées tentent de retrouver une fierté.
Je rêve d’un monde ou les présidents parleraient deux langues étrangères et une langue autochtone de leur pays pour que ces derniers montrent l’exemple d’ouverture et de respect pour les différences… D’un monde ou l’on cesserait de fermer les yeux sur notre propre hypocrisie, sur l’exploitation des pays les uns par les autres, sur l’exploitation de l’homme par l’homme ( celui qui contrôle les informations, la peur de l’autre)…
Mais je suis lucide et sais que ce monde est a inventer par son peuple car le gouvenement ressemble à la majorité de son peuple…
Hacia alante compañeros, continuons notre lutte, en avant compagnons, seguimos la lucha !
Je poursuis vers le sud, dans l’Etat de Guerrero, a la rencontre des descendants des Azteques, les Nahuatls qui tentent de preserver leur langue, leur culture et de retrouver leur spiritualite originelle (avant la colonisation)…
Je poursuis ma route dans l’Etat de Guerrero. Beaucoup de partages… On me dit que le besoin est grand de nouvelles positives, de partages de coeur á coeur…
L’accueil mexicain est une nouvelle lecon. De facon spontanées, les adolescents des ecoles recueillent un peu d’argent pour accompagner le voyageur dans sa marche. Certains chauffeurs de bus ou de taxis se montrent eux aussi solidaires du marcheur.
Le tremblement de terre :
Enfants qui vivent dans le camp en raison de la destruction de leur maison.
Guatemala
Salvador
Honduras
Nicaragua
Costa Rica
Panama
Colombie : Une nouvelle saveur
On m’avait dit un jour : tu verras, chaque pays a son odeur… J’avoue que depuis que je suis en Colombie, je ressens beaucoup de joie… Les gens sont d’une extreme gentillesse, les sourires rayonnent sur les visages… Je ressens un peuple d’une grande solidarité, d’une cohésion sociale
Vénézuela
Je le traverse et décide d’y revenir, la situation est tellement chocante que je m’exprimerai un peu plus tard
Guyane
Apres pres d’un an et demi de voyage, ce passage en France de Guyane me fait beaucoup de bien mais je sens que je dois poursuivre si je ne veux pas connaitre le « mal du pays »…
Suriname
Alors, je refuse les invitations a passer le reveillon du nouvel an en Guyane et repasse la frontiere du Suriname.
Le 30 decembre, un amérindien m´aborde et m’offre son hospitalité. C’est avec lui que je passerai le réveillon… Un repas sur le feu de bois dans la simplicité de sa maison sans électricité…
Guyana
La vie semble prendre soin du voyageur… Ma facon de la remercier est d’offrir le meilleur de moi meme a chaque rencontre, dans chaque intervention scolaire… Les latinos l’appellent Dieu, d’autre la providence, ou l’énergie de la vie… C’est a elle que je dois tout ce voyage… Toujours a pied et avec l’aide recu, toujours de maison en maison, d’écoles en écoles…
Vénézuéla
Vu la situation de ce pays et l’accueil recu lors de ma traversée de novembre, je me devais de revenir y partager de mon temps, de mon énergie…
Les enfants ne sont pas responsables de la folie des adultes, ils ont tous le droit de rever, de s’amuser, d’apprendre, pour construire un monde meilleur…
Que dire ?
C’est la première fois que j’entre dans un pays en versant quelques larmes… La vision de ces hommes, ces femmes et ces enfants qui quittent leur terre car ils ne peuvent plus y vivre… Ici, aucune guerre, simplement une situation économique et humaine invivable… Une situation absurde…
Je viens d’y passer 5 semaines et ayant répondu a certaines questions je ressort avec de nouvelles…
En novembre dernier, je me suis rendu de la frontière colombienne a la frontière du Bresil. 2500 kilometres a pied et avec l’aide des chauffeurs et deux mois plus tard, a la fin janvier, je suis revenu en Colombie par le même chemin en reparcourant ces 2500 kilometres… La situation n’a fait qu’empirer…
A chaque frontière, les jeunes adultes quittent le pays pour chercher une façon de soutenir une famille, des parents, des enfants restés au pays.
Le salaire mensuel minimum est de moins de 2 euros, salaire d’enseignant, d’employer de banque…
Sachant que pratiquement toute la nourriture est importée, il est simplement impossible de vivre de son travail.
L’unique production du pays semble être le pétrole. La baisse du prix du baril ne peut pas expliquer cette crise terrible. Un projet de société qui se dit contre le capitalisme et qui n’encourage aucune production alimentaire, aucune agriculture semble évidement voue a l’échec…
Le pétrole ne se mange pas.
Le litre d’essence coute moins d’1 bolívar a la pompe tandis qu’un oeuf coute 14000 bolivares… On peut imaginer que les habitants se livrent logiquement a des activités de contrebande avec les pays voisins pour survivre… Cette économie parallèle et le flux migratoire déstabilise d’ailleurs les pays voisins. Les files d’attentes devant les stations essence sont de plusieurs heures. Il n’y a donc pas d’économie dans le pays, juste de la corruption et de la contrebande… Un rouleau de papier toilette coute plus cher que l’équivalent de feuilles en billets de 100 voir même de 500 bolivares…
Les poubelles et déchets jonchent les bord de route… Les vautours font office d’éboueurs.
En offrant des contes dans une quinzaine d’écoles, j’ai été témoins de l’impossibilité pour les enseignant de vivre de leur travail, de leur souffrance et de celle des enfants. L’éducation est totalement dévalorisée car elle ne mène a aucun emploi permettant de vivre.
Certains élèves se plaignent de la faim ou ne peuvent assister a l’école par manque de moyens de leurs parents. Pneumonie, malaria sont des maladies courantes que les hopitaux ne peuvent pas soigner par manque de médicaments.
Les contes sont pourtant les bienvenus dans les écoles et j’offre le meilleur a ces enfants très reconnaissants qui se demandent pourquoi je viens dans un pays que tous veulent quitter…
Triste situation…
A qui la faute ?
A la tentative par un pays de recherche d’un idéal inaxessible d’équité entre les hommes? A l’intolérence et a la guerre économique entre les gouvernements d’opinions différentes? En attendant, les sanctions internationnales et l’entetement d’un gouvernement, la folie et l’egoisme des humains n’ont pour conséquence que l’aggravation de la souffrance d’un peuple…
En ce moment, la seule façon cohérente de survivre dans ce pays semble être de posséder une petite ferme et de chercher l’autosuffisance alimentaire… Je passe un moment avec une famille dont le fils ingénieur et la fille infirmière sont revenu vivre sur la ferme de leur parents ( production de 15 litres de lait par jour).
Quelques impressions de mon nouveau passage en Colombie…
Je retrouve un peuple solidaire et qui lutte tout en accueillant les réfugiers du Vénézuela. Sans rien demander á personne, le marcheur recoit constamment l’attention des conducteurs ( repas, boisson, invitation)…
Je suis touché par la gentillesse, la simplicité, la générosité des rencontres.
Il y a eu tant de beaux moments que je vais simplement en décrire quelques uns :
La famille de Naidu : une famille qui vie dans l’accueil, quelque soit la personne qui passe, on lui sert quelque chose à manger, on lui permet de se reposer…
Luis biblioburro
Cet homme dont la profession est enseignant a décidé de parcourir les campagne sur le dos de son ane pour permettre aux enfants des villages isolés d’avoir acces aux livres…
J’entre dans un réseau de gens qui ont décidé de consacrer plus de temps à leur famille qu’au travail. Ils veulent vivre dans le plus grand respect de la terre.
Je participe à quelques chantier de constructions écologiques…
Equateur
Pérou
Bolivie : Pays de gentillesse et d’humilité
La Bolivie et la dure vie de l’Altiplano m’a beaucoup touché, en cette approche de l’hiver, les nuits sont glaciales et les maisons ne sont pas équipées de moyen de chauffage. Le travail des champs en manque d’eau, nuits glaciales et soleil brùlant des journées, si je fais une généralisation, je crois que l’altiplano bolivien est l’endroit ou la vie est la plus difficile du continent…
J’ai reçu un acceuil trés chaleur dans les écoles auprés de gens d’une grande humilité, les enfants sont en grande demande de contes porteurs d’espoir et d’inspiration. Voici quelques photos du parcours :
Argentine
retrouvailles 11 ans plus tard…
Bilan
Mars 2017-Juillet 2018 : Un nouveau continent traversé.
Parti du Québec en mars 2017, après plus de 50000 kilomètres et 18 pays sillonnés, le voyageur poursuit son chemin en Patagonie d’Argentine. Toujours animé par ce désir de partage, à l’écoute des êtres humains, offrant le meilleur de lui-même à chaque rencontre, Samuel reçoit un accueil chaleureux dans tous les pays traversés.
Onze ans après avoir traversé l’Amérique, du Canada jusqu’en Argentine en 2006-2008, Samuel parcourt à nouveau ces mêmes chemins tout en faisant quelques détours. Cette fois-ci, il est l’ « ami » qui revient.
Devenu citoyen du monde, partageant le quotidien des sédentaires, des écoles, des gens de la rue, des réfugiés divers selon les pays, le marcheur prend le temps de célébrer chaque rencontre et de transmettre un peu d’énergie à chacun… Il apprend la vie des autres,ces partages l’enrichissent.
Budget zéro :
Aussi incroyable que cela paraisse, Samuel n’a utilisé aucun moyen de transport payant mais a offert chaque soir contes et musique en échange de l’hébergement. Le troc au quotidien et le nomadisme lui ont permis de vivre depuis 23 mois sur les routes.
Ce mode de vie est devenu sa « routine », sa « zone de confort », mais aussi sa joie, sa raison de vivre…
Quelques moments forts de cette nouvelle traversée :
-La mise en place d’un totem avec les amérindiens Haïdas de l’Ouest Canadien pour le solstice d’été 2017,
-L’enthousiasme des mexicains qui l’ont surnommé “el misionero de los cuentos » (« le missionnaire des contes”) et lui ont fait rencontrer 5000 enfants de leur pays.
– Les innombrables activités qui sont une forme de travail quotidien du voyageur: écoles, universités, orphelinats, centres de réhabilitation pour adultes et adolescents en prise avec l’alcool et la drogue, maisons de retraite, spectacles de soutien aux sinistrés du tremblement de terre et chaue soir : une nouvelle maison…
– Retrouvailles avec les amérindiens Kunas sur les îles de la côte du Panama aux coutumes ancestrales…
– Période de ressourcement à Noël 2017 avec Guillaume, son frère qui est installé avec sa famille en Guyane.
– Deux traversées du Vénézuela en profonde crise économique et humaine. Dans un pays où personne ne peut vivre de son travail, il s’attache aux gens, aux familles qui luttent pour vivre et l’accueillent le temps de célébrer la rencontre d’êtres humains et de recevoir un peu d’espoir…
– Les rencontres intenses et chaleureuses avec les peuples autochtones de l’amazonie et de la Cordillière des Andes en Equateur, au Pérou et en Bolivie à 4000m d’altitude.
– L’arrivée à Ushuaia en juillet 2018, émotions faites d’un mélange de joie, de nostalgie et de gratitude aprés avoir re-traversé le continent…
Etudiant les comportements humains, Samuel rencontre les peuples ancestraux de chaque pays ( descendants des lakotas, Azteques, Mayas, Incas, tehuelches…), il contribue à garder les traditions vivantes ( contes, chants danses). Il a récolté quelques trésors des traditions orales de cultures en voie d’extinction qu’il diffuse tout en célébrant et partageant quotidiennement la culture bretonne…
Evidement, au fil des rencontres, il constate que, quel que soit le pays, il existe des humains que en veulent toujours plus et sont prêts a détruire la nature et la vie des autres pour arriver á leurs fins égoistes. Heureusement, beaucoup lui prouvent chaque jour que la quête humaine du bonheur ne se trouve pas dans l’avoir mais dans l’être…
Vivant sans téléphone, Samuel donne des nouvelles par mail à sa famille qui le soutient patiemment…
Plus que jamais le nomade-ploeucois sent que ce monde a besoin de partages humains. Savourant les retrouvailles d’Argentine, renouant avec les amitiés du passé, il a décidé de poursuivre sur la route des partages…
Argentine
Accueil dans quelques familles
Dans une village du sud de l’argentine, un adolescent d’une famille qui m’héberge me fait une interview:
Il réalise une vidéo :
Chili
Quelques retrouvailles:
En 2007, j’avais fait de très belles rencontres en Argentine et au Chili, j’ai donc fait une tournée de retrouvailles en vivant de belles rencontres.
Valparaiso
Afrique
11 décembre 2018 : Sénégal
Après 20 mois de marche et de stop en Amérique
J’arrive à Dakar…
Grosse fatique après 72 heures dans les aéroports et les avions et les derniers jours et nuits dans les camions au Brésil…
Je suis accueilli par une école, ses enseignants, ses parents d’élèves…
Quel plaisir de retrouver le conte en langue française… Depuis la Guyane il y a un an, je n’avais presque pas utilisé ma langue maternelle…
Je prends le temps de transmettre les contes, faire rêver et encourager à vivre leurs rêves et recevoir cet accueil au Sénégal avant de me lancer sur les routes du pays…
Rencontre avec un chef de village :
Les contes sont appréciés
Moment d’entre-aide:
La terranga senegalaise pour noel:
Mali : Pays de la gentillesse
Dans le regard, dans la parole, dans les actions, les gens m’offrent leur gentillesse,
Je poursuis ma marche dans la savane malienne
Rencontre avec les enfants portant le bois nécessaire pour cuisiner
Le premier soir, dans le premier village Malien, je suis accueilli par le chef aveugle.
Je suis impressionné par cet homme, détenteur de la sagesse et de l’autorité du village.
Nous faisons une soirée conte avec les enfants et adultes du village.
La musique et les contes sembrent nous unir comme un feu ancestral
Départ du village…
A Bamako, j’interviens devant de nombreuses classes d’une école française qui me permet de payer mon visa pour le pays suivant
Les enfants sont avides de contes et emplis de questions pour le voyageur
Je note la beauté des coiffures malienne…
Hier encore un homme qui ne parlait pas français et qui rendait visite à mes hôte m’a offert un billet.
Je dois l’accepter car la tradition ici est d’aider le voyageur à poursuivre son chemin.
Je poursuis ma marche, m’arrêtant pour partager les contes chaque fois que la vie le permet.
Secret santé
Ahah…
Vous vous doutiez bien que j’ai un secret pour pouvoir marcher autour du monde
Depuis un an, tous les matins ( quand j’ai les ingrédients et l’électricité), je me fais un « Batido verde », un « mix vert », une « boisson lumineuse ».
C’est laura, une nutritioniste, réfugiée vénézuelienne en Equateur qui m’a fait part de sa recette :
– Feuilles d’épinards, de Céleri ( base du jus vert)
– une carotte
– un demi avocat
– une banane
mixez le tout. ( possibilité d’incorporer les plantes du jardin : treffle, orties…)
Mummm
La chlorophile étant le « sang des plantes », nous avons besoin de la lumière des feuilles crues pour nous maintenir lumineux et en santé.
Burkina Faso
J’entre au Burkina par le sud, je me rend dans une première école et rencontre Arouna, un autre conteur marcheur que chaque année prend un moment pour semer les contes avec son baton de pélerin. Nous passons une petite soirée en famille; Son fils de 7 ans me conte une très belle histoire.
Niger
Arrivée à Niamey la capitale, le Niger m’offre sa douceur…
Rencontre avec les enfants lors d’une marche sur les rives du fleuve Niger
A l’école française, les enfants réalisent un petit reportage audio :
http://www.lfniamey.fontaine.ne/SAMUEL-ALLO-le-conteur-voyageur.html
petit moment émouvant :
Départ vers le nord
Aide des motards
Après cette dernière école, on m’interdit de poursuivre mon chemin vers le nord…
Je dois donc revenir à Niamey
J’en profite pour retrouver les rencontres de la semaine passée :
soirées dans les jardins chez l’habitant
et quelques interventions dans les écoles ou les partages avec les enfants sont toujours aussi merveilleux…
L’important n’est pas la destination mais les rencontres du chemin…
Puisque je n’ai pas le choix, pour poursuivre mon voyage, je me rendrais donc en Algérie par les airs…
Chalheureux accueil d’Algérie
J’ai atterri à Alger au petit matin et après avoir attendu le lever du soleil à l’aéroport, j’ai repris ma marche…
Je passe trois jours en Kabylie, un bel accueil avec une rencontre avec un vieux conteur.
Puis, c’est le départ vers le grand sud. Objectif : rejoindre Tamanrasset tout proche de la frontière du Niger pour connaitre le Sahara et ses habitants…
A chaque escale, j’essaie de réunir les gens autour des contes, la vie m’aide…
Ils visitent le sud de l’Algérie en 4×4 et me prennnet en stop pendant 24h, nous partons dans le désert à Issekrem…
Merci à vous deux pour ce beau cadeau que ce voyage dans mon voyage et belle suite à vous…
Demi tour de Tamaraset vers le nord
Rencontre avec un enseignant de langue touareg
Moment de contes
Tunisie
Derniers moments dans le désert…
Nouveau pays et nouvel accueil chalheureux… Décidément, les gens me choyent…
Mohammed m’invite à me reposer dans sa petite boutique à la frontière…
Je rencontre un jeune homme qui, depuis qu’il a son fauteuil roulant fait le tour du village en rendant service aux autres par sa presence et son ecoute…
Chaque soir, les portes s’ouvrent :
Accueil à Kairouan…
Accueil à Sousse…
Meme dans les cybercafe, on m’offre de me connecter gratuitement pour donner des nouvelles a ma famille
Retrouvailles avec Maguy, mon enseignante de grande section a Plemy ( cotes d’armor, France) en 1982 qui s’est mariee a un Tunisien et continue sa vie en Tunisie
Je quitte l’Afrique le coeur serre… Emu de cet accueil fraternel… Merci a vous freres d’afrique, j’espere avoir ete digne de votre accueil. Je ferais de mon mieux pour etre un « pont » et oeuvrer pour le rapprochement des coeurs…
La sicile
Arrivee a Palermo
Rencontre avec une association et quelques activites avec eux
Rencontre avec un conteur marionnetiste Mimmo
un extrait de spectacle :
Pas facile le stop dans le sud de l’italie mais les contucteurs s’arretent de temps en temps, me laissant le temps de savourer la beaute du printemps…
Retour en grèce
Moments entres conteurs et conteuses
Retrouvailles au kosovo…
hongrie
Je sens le retour qui approche, un sentiment tres intéressant m’envahi…Je le connais pour l’avoir déja ressenti aux précédents retours… Entre la joie des retrouvailles qui m’attendent et le tristesse de quitter un voyage que j’aime tant… Je savoure les retrouvailles du chemin sentant que mon corps a besoin de repos… Trois ans á partager dans un quotidien sans arret renouvellé… J’aime cette vie intense en surprises… Et en retraversant l’Europe pour la quatrieme fois, je récolte les graines d’amitiés semées il y a quelques années… Sentant que l’amour est un sentiment universel éprouvé lors des connexion des coeurs… Peu importe le lieu, la nationalité, c’est la disponibilité a ce que l’autre veut offrir qui permet a la connexion des etres d’exister… Avant de retrouver ma famille biologique, je suis donc accueilli par ma famille de la route…
Italie
retrouvailles avec une luthier…
Silvia change la table d’harmonie du psaltérion en m’explicant :
Quand tu refais quelque chose, tu ne peux pas le faire à l’identique, il faut faire « mieux », tu as changé, j’ai changé, l’instrument doit lui aussi changer…
France : Tournée des personnes importantes « hors bretagne »
1ère nuit au pied du col du Galibier, à 1 degré, jus vert du matin avant de poursuivre…
Rencontre avec une personne très inspirante :
Suzy Platiel, à 89 ans, me partage sa sagesse d’ethno-linguiste, son travail sur le conte au burkina-faso et son importance dans l’éducation des êtres « humains » est remarquable.
Voici une vidéo qui explique sa vision :
https://videotheque.cnrs.fr/visio=4095
J’avais entendu parler d’elle en Guyane française et au Burkina Faso, je passe une journée avec Suzy à Paris. Elle m’inspire beaucoup…
Passage par le Pays de Galles
Une fois de plus, ce sont les routiers qui me viennent en aide.
Chauffeur Lithuanien plein de bienveillance :
Passage à l’école, une des dernières de ce voyage, je conte le « conte du colibri » en breton tandis que Gweltas (dont le papa breton vit au pays de galles) est mon interprête en galois…
Un retour en Bretagne…
Que dire?
La joie de retrouver la famille, les amis…
Y’a pas vraiment de mot pour exprimer…
Après trois ans de voyage, seul, à la rencontre des habitants, j’ai beau avoir » l’habitude des retours « , je sens qu’il va me faloir un peu de temps pour digérer et m’adapter à ce nouveau mode de vie sédentaire pendant quelques mois…
J’accueille à mon tour…
Retrouvaille avec Mohammed du soudan en demande d’Asile à Metz qui a patiente toujours après trois ans et demi d’attente…
Visite à la famille…
La vie d’un troubadour à travers le monde au 21ème siècle
Samuel ALLO, originaire de Bretagne, voyage de village en village uniquement à pied et en stop, pour offrir des contes, des chants, des danses, de la musique…
Partout où il passe, il reçoit l’hospitalité humaine et découvre la sagesse des autres.